Une connaissance, ou rien ! [Topic réservé pour Namïya Solea et Emilie Raven]

Le crépuscule teintait le ciel en un ton orangé, tirant même sur le violet. C'est l'heure préférée d'Emilie ; car c'est à ce moment que l'agitation en ville se calme, le soleil est magnifique et on peut le fixer un peu plus longtemps sans risquer la cécité. La jeune fille n'hésita pas à exprimer sa joie en fredonnant une faible mélodie, douce et paisible. Bien que le soleil soit bas, Emilie portait sur son épaule une ombrelle noire, la protégeant elle et sa peau trop blanche des rayons meurtriers du soleil, aussi faibles soit-ils. Le teint de porcelaine bronze mal, c'était un fait... ! A son autre main, l'étui de son violon. Son instrument reposait ses cordes dans son cercueil en velours.
Alors que sa voix chantait encore sa petite mélodie, un escalier s'offrit à elle ; personne, pas même l'ombre d'un chat... Emilie en avait assez... ! Elle était au Japon depuis presque deux semaines, mais elle n'avait rencontré encore personne, elle savait juste qu'il se tramait quelque chose à Kokuyo, mais aucune information... Et elle était venue seule, sans connaître personne et les mains vides, alors impossible d'en apprendre d'avantage ! Elle commença à descendre, observant les rayons ambrées éclairer ses jambes dénudées en un ton orangé. Tout en observant, tout en murmurant les paroles, Emilie réfléchissait.
Arrivée enfin en bas, elle contempla la vue ; la mer ressemblait à un miroir immense, reflétant les moindres éclats du soleil, décidément, il n'y avait que dans ces moments-là que la musicienne aimait l'astre du Jour. Emilie ne fut pas mécontente de voir un banc, et elle s'y dirigea sans attendre. Refermant son ombrelle noire, elle se posa sur la pierre lisse et ouvra la cage de son violon avec hâte, elle avait déjà la nette impression que les cordes chantaient déjà, frémissantes, impatientes. Elle fit glisser un doigt sur l'une des cordes, elle aimait imaginer que ces cordes soient vivantes et ne lui demandant qu'une chose...

«Fait nous chanter !! Fait nous chanter !!»

Emilie sortit son violon ; blanc aux rayures noires, et quelques fleurs violettes peintes dessus. Le coinça sous son menton et attrapa son archet, elle voulait jouer quelque chose d'heureux, car la journée se finissait dans la magie. La musicienne frotta son archet contre les fils, laissant naître des sons envoûtants et vifs.
Après quelques minutes, Emilie sursauta en apercevant une jeune fille ; sa chevelure était aussi longue que celle d'Emilie... en fait, la comparaison était inutile, la chevelure caramélisée de la jeune fille dépassait largement sa taille. Instinctivement, Emilie regarda ses propres cheveux ; ils étaient d'une couleur verte, dans les tons bouteille ou amande, tout dépendait de la lumière. Emilie hésita un moment, puis posa son violon à coté d'elle.
La musicienne se plaignait de ne rien savoir à Namimori, mais quand elle croisait quelqu'un, impossible de se lever. Impossible de l'appeler ! Impossible de la regarder fixement !!

Emilie croisa ses mains sur ses genoux, si la jeune fille venait lui parler, elle essayerait de lui parler de Namimori, de connaître plus de choses dans cette ville. Par contre, si la jeune fille l'ignorait et passer son chemin, Emilie prendrait son courage à deux mains et se lèverait pour lui parler, ou sinon, elle serait toujours l'étrangère peu bavarde de Namimori !